Un autre regard 

BEAUTÉ DE LA PEAU ET SOINS AU MASCULIN

DR Michèle VERSCHOORE, Marine VIALLANEIX. Recherche L’ORÉAL 

 

Les soins de peau chez l’homme à travers les siècles

Depuis toujours, la beauté fait partie intégrante des relations hommes et femmes. Ceux-ci consacrent de l’énergie et des moyens à l’entretien d’une belle apparence de leur visage, de leurs corps et de leurs cheveux pour des raisons qui ont varié au cours des siècles.

L’homme des cavernes par exemple se vêtait de peaux de bêtes, d’ornements cutanés pour séduire des femmes mais aussi montrer son appartenance à un certain groupe. Les Égyptiens eux se maquillaient, se coiffaient et prenaient soin de leur corps d’une façon très poussée car l’amélioration de leur apparence physique relevait d’un sens spirituel et sacré. Dans l’antiquité Grecque, les hommes prenaient aussi beaucoup soin de leur corps et de leur santé, car leur apparence corporelle et leurs qualités intellectuelles étaient fortement liées.

Plus tard, d’autres peuples, notamment lors de l’Empire romain ou la Chine Antique ont également accordé une grande importance à leur apparence, car dans leur cas, avoir un corps sculpté et purifié était une représentation de leurs capacités au combat. 

Cependant, à partir du XVI ème siècle, les civilisations latines rejettent ces habitudes à prendre soin de son corps sous la pression de l’Église pour en contrepartie, favoriser l’élévation de l’esprit. Ces soins du corps sont alors considérés comme uniquement féminins et deviennent pour certains hommes un sujet tabou. Ce n’est qu’au XIX ème siècle que la tendance s’inverse de nouveau, les hommes commencent à se teindre les cheveux, à prendre soin de leur barbe et à affirmer leur corps. A la fin du XXème siècle, la beauté du corps est alors totalement démocratisée, et celle-ci rejoint la santé, concernant toutes les classes de la société. 

Aujourd’hui, l’accès aux soins de santé et de beauté pour les hommes est aussi important que pour les femmes, ceux-ci prennent soin ouvertement de leur corps, de leur peau et de leurs cheveux. Une virilité moderne décomplexée s’est créée et les hommes n’hésitent plus à utiliser des cosmétiques et effectuer des interventions esthétiques pour embellir leur apparence.

Des standards variables selon les cultures

En 2021, la beauté des hommes est entièrement démocratisée mais les critères de beauté sont très différents en fonction des pays et zones géographiques. Dans certains pays d’Asie comme la Corée du Sud, le Japon ou la Chine, le marché des cosmétiques pour hommes est très développé, il est courant pour eux d’acheter des produits de soin ou même de maquillage. Les européens n’ont pas encore atteint ce niveau mais tendent vers celui-ci, notamment grâce à la communication digitale. Il est possible d’affirmer aujourd’hui que nous assistons à un mouvement affirmé vers une approche mondialisée de la beauté masculine.

Cet article a donc pour objectif d’informer les hommes de leurs problématiques spécifiques, d’accroitre leurs connaissances concernant leur peau et enfin de les guider dans le choix de soins cosmétiques adaptés.

 

Pourquoi des soins spécifiques pour les hommes ?

 

La peau masculine, si elle présente de nombreuses caractéristiques communes avec la peau des femmes, n’en a pas moins des signes cliniques qui lui sont propres et qui nécessitent des soins différenciés.  Ces différences sont dues au patrimoine génétique mais aussi à tous les facteurs environnementaux que subit l’organisme, soit l’exposome, il a notamment été prouvé que celui-ci a un impact important sur le vieillissement cutané[1]

La peau est l’organe le plus grand du corps humain, c’est un organe très complexe mais très important car il constitue la première barrière séparant l’organisme du milieu extérieur, le protégeant ainsi d’un grand nombre d’agressions extérieures comme la pollution, les rayons Ultraviolets etc. Celle-ci est composée de trois couches distinctes ; l’épiderme, le derme et l’hypoderme. Plusieurs aspects de la peau diffèrent en fonction du sexe de l’individu, la peau des hommes est physiologiquement différente de celle des femmes et cela est dû en grande partie aux hormones sexuelles de la famille des stéroïdes, principalement de la testostérone.

La première différence que l’on retrouve entre la peau de l’homme et de la femme est l’épaisseur, la peau masculine est plus épaisse, elle mesure en moyenne 1,54 mm pour 1,36mm chez la femme[2]. Les couches de la peau n’ont également pas la même épaisseur, l’épiderme de l’homme, sans compter le stratum corneum qui est la couche la plus superficielle est plus épais d’environ 10% de plus que chez la femme, cependant, avec l’âge cela s’équilibre, entre 20 et 30 ans, il mesure environ 63 µm pour atteindre 34 µm entre 70 et 80 ans alors que chez la femme, il varie de 49 µm à 33 µm[3]

La mélanine, qui est synthétisée par les mélanocytes dans le stratum basal sous deux formes en fonction du patrimoine génétique:  l’eumélanine (brun-foncé), et la phaeomélanine (rouge-jaune), qui peut être plus ou moins foncée en fonction du sexe de l’individu. En effet, il a été prouvé que la quantité de mélanine est plus élevée chez l’homme ainsi que leur vascularisation[4].

Les défenses cutanées ne sont pas identiques entre les hommes et les femmes, en effet, ceux-ci sont ont une densité des cellules desquamantes et des kératinosomes plus faible, ce qui signifie que l’épaisseur des couches lamellaires du ciment lipidique est moindre chez les hommes[5]. La fonction barrière assurée par la présence du stratum corneum de la peau masculine est moins protectrice du fait de sa plus fine épaisseur de ciment lipidique qui contient par conséquent moins d’eau que chez la femme[6]. La perte insensible en eau (PIE) est ainsi plus importante chez l’homme. La jonction dermo-épidermique (JDE) qui est la zone assurant la cohésion entre l’épiderme et le derme est plus épaisse au niveau de la lamina densa chez l’homme que chez la femme[7]. Ce qui est influe sur la résistance de la peau aux effets de l’âge.

Le derme masculin est également plus épais que le derme féminin, de plus, sa densité en collagène est plus élevée[8], ce qui permet de protéger la peau des signes de l’âge, mais aussi du stress mécanique sur certaines zones comme le front[9]. Du fait de la configuration oblique et non perpendiculaire comme chez la femme des septa, fibres de collagène enserrant les globules graisseux, le tissu adipeux sous-cutané de l’homme est moins épais, ce qui signifie qu’il n’est globalement pas sujet à la formation de cellulite[7]. La transpiration est un autre point qui diffère entre les deux sexes, les glandes apocrines sont moins nombreuses chez les hommes mais ils transpirent globalement plus que les femmes, notamment entre 15 et 50 ans[11].

Leur sueur est aussi plus odorante et plus acide du fait de la présence plus importante d’acide lactique dans la sueur masculine[12]. Les androgènes sont essentiels à l’activité des glandes sébacées, elles sont présentes en grande quantité dans la peau masculine et sont plus nombreuses et volumineuses dans certaines zones dont le visage, le cuir chevelu ou les organes génitaux[13]. La peau des hommes a un taux de sébum plus élevé et ce, dès la puberté, elle est aussi globalement plus grasse avec des pores plus visibles[14].

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[1] Buendía-Eisman A, Prieto L, Abarquero M, Arias-Santiago S. Study of the Exposome Ageing-related Factors in the Spanish Population. Acta Derm Venereol. 2020 May 28;100(10): adv00153.

[2] Lasagni C, Seidenari S. Echographic assessment of age-dependent variations of skin thickness: A study on 162 subjects. Skin Res Technol. 1995 May;1(2):81-5. 

[3] Cohen-Letessier A., Bombal C., « Dermocosmétologie de l’homme. Cosmétologie et dermatologie esthétique », art. cit. – Goursac C. de, L’Esthétique au masculin, op. cit.

[4] Cohen-Letessier A., Bombal C., « Dermocosmétologie de l’homme. Cosmétologie et dermatologie esthétique », art. cit. – Giacomoni P.U., Mammonea T., Teri M., « Gender-linked differences in human skin », J. Derm. Sci. ; 2009, 55, p. 144-149.

[5] Martini M.-C., Cosmétologie Masculine, Paris, Lavoisier, 2009.

[6] Mizukoshi K., Akamatsu H., « The investigation of the skin charcteristics of males focusing on gender differences, skin perception, and skin care habits », art. cit.

[7] Tidman M. J., Eady R. A. J., « Ultrastructural morphometry of normal human dermal-epidermal junction. The influence of age, sex, and body region on laminar and nonlaminar components », J. invest. Dermatol., 1984, 83, p.448-453

[8] Shuster S, Black MM, McVitie E. The influence of age and sex on skin thickness, skin collagen and density. Br J Dermatol. 1975 Dec;93(6):639-43.

[9] Diridollou S, Black D, Lagarde JM, Gall Y, Berson M, Vabre V, Patat F, Vaillant L. Sex- and site-dependent variations in the thickness and mechanical properties of human skin in vivo. Int J Cosmet Sci. 2000 Dec;22(6):421-35.

[10] Elsner P. Overview and trends in male grooming. Br J Dermatol. 2012 Mar;166 Suppl 1:2-5. 

[11] Wilke K, Martin A, Terstegen L, Biel SS. A short history of sweat gland biology. Int J Cosmet Sci. 2007 Jun;29(3):169-79.

[12] Martini M.-C, Cosmétologie masculine, op. cit – Cohen-Letessier A., Bombal C., « Dermocosmétologie de l’homme. Cosmétologie et dermatologie esthétique », art. cit.

[13] Martini M.-C., Cosmétologie masculine, op.cit.

[14] Kim BY, Choi JW, Park KC, Youn SW. Sebum, acne, skin elasticity, and gender difference – which is the major influencing factor for facial pores? Skin Res Technol. 2013 Feb;19(1): e45-53.

Qu’en est-t-il des poils et les cheveux ?

Les poils et les cheveux sont créés à partir des follicules pileux, qui sont présents sur le corps entier excepté la plante des pieds et la paume des mains. Entre 100 000 et 150 000 seraient implantés sur notre cuir chevelu [15]. Ces poils et cheveux naissent dans des cavités appelées follicules pileux ou follicules pilo-sébacés car ils sont toujours associés à une glande sébacée. Ces follicules sont différents en fonction des différentes zones du corps [16], on peut notamment compter : les follicules terminaux (avec une glande sébacée de taille moyenne et un poil épais, ils se situent au niveau du cuir chevelu, du pubis et des aisselles), les follicules sébacés du visage, du dos, des épaules et du thorax (avec une glande sébacée de grande taille et un poil fin) et les follicules de duvet (avec une glande sébacée de petite taille et un poil très fin) ils se situent sur tout le corps). 

Les poils et les cheveux sont très similaires sur certains points car leurs follicules pileux sont identiques, mais il est possible de les différencier par la localisation de leur bulbe, situé pour les poils dans le derme réticulaire et pour les cheveux dans l’hypoderme. Ces follicules pileux évoluent cycliquement, suivant trois phases distinctes : La phase anagène ou phase de croissance (la période de pousse couplée à une activité kératogène),  la phase catagène (arrêt de la multiplication cellulaire)  et la phase télogène (formation d’une nouvelle tige dans le follicule puis chute de l’ancienne tige pilaire).

Dans le cas du cheveu, une phase supplémentaire s’ajoute à ce cycle : la phase de latence ou phase exogène, retrouvée dans 80% des cycles pilaires. Ces cycles peuvent être impactés par le système hormonal, par l’âge mais aussi par des facteurs environnementaux.  Les hormones stéroïdiennes notamment la testostérone influent sur la croissance du poil et du cheveu, les androgènes eux ont une action plus spécifique sur l’évolution des follicules pileux localisés au niveau des aisselles, du pubis et du visage en favorisant leur croissance.  Les hommes comptent 95% de poils terminaux alors que les femmes n’en comptent que 35%, ce qui est cohérent avec le développement de leur système pileux. 

Chez les hommes, les androgènes entrainent un élargissement des follicules pileux au niveau des aisselles, du pubis et de la barbe mais ils peuvent aussi entrainer la formation de cheveu miniaturisés et la diminution de la production de cheveux lors de la phase anagène, ce qui peut conduire à une alopécie androgénique[17]. La peau masculine présente des caractéristiques particulières et spécifiques à celle de la femme, notamment par l’influence hormonale qu’elle subit. Les études réalisées sur sa physiologie permettent de mieux comprendre ses besoins et de développer des produits adaptés.

[15] Bouillon C., Wilkinson J. (éd), The science of Hair Care, Boca Raton, Taylor and Francis, 2005, 2e edition.

[16] Dao H Jr, Kazin RA. « Gender differences in skin: a review of the literature ». Gend Med. 2007 Dec;4(4):308-28. – Crickx B., « Comprendre la peau », art. cit

[17] Pelletier G, Ren L. Localization of sex steroid receptors in human skin. Histol Histopathol. 2004 Apr;19(2):629-36. – Cohen-Letessier A., Bombal C., « Dermocosmétologie de l’homme. Cosmétologie et dermatologie esthétique », art. cit.

Quel est mon type de peau ?

Prendre soin de sa peau, c’est tout d’abord la connaître, savoir de quel type il s’agit et ses caractéristiques pour pouvoir choisir des produits adaptés. Voici un récapitulatif des différents types de peau que l’on peut trouver chez l’homme.

Les caractéristiques des différents types de peau : 

Peau sans problème ou peau idéale: peau élastique, homogène,sans imperfections ni pores dilatés, sans  trouble visible.

Peau mixte :  Peau normale à sèche sur les joues et plutôt grasse sur le front, le nez et le menton (zone T du visage). Définie par un microrelief et une sécrétion de sueur et sébum de peau normale sauf sur la zone T.

Peau grasse ou hyperséborrhée :  Peau présentant et sécrétant un excès de sébum provoquant un aspect luisant principalement sur la zone T. Définie par un grain épais et non régulier et présentant des pores généralement dilatés. Souvent associée à l’acné, aux points noirs, blancs et lésions inflammatoires mais davantage protégée des agressions extérieures et du vieillissement cutané. Hyperséborrhée plus fréquente chez l’homme (4 fois plus que chez la femme). Souvent accompagnée d’acné chez l’adolescent (12 à 24 ans), la sécrétion de sébum diminuant à partir de 35 ans.

Peau sèche :  Définie par un manque de lipides et/ou d’eau dans la couche superficielle de la peau. Souvent physiologique mais peut être liée à l’âge, au mode de vie, à l’environnement, à la prise de traitements médicamenteux… Pouvant parfois être extrême et pathologique comme chez certaines personnes atteintes d’eczéma. Caractérisée par une surface écailleuse et rugueuse avec dans certains cas une desquamation irrégulière. Davantage sensible aux agression extérieures, particulièrement en hiver, lorsque les températures sont basses et que l’air est sec, également plus sensible au vieillissement.

 

Les peaux sensibles :

Avoir une peau sensible ou irritable en revanche, peut arriver à chacun, ayant n’importe quel type de peau. En effet, une peau sensibilisée peut présenter des symptômes très différents comme des rougeurs, des érythèmes, des sensations de picotements, tiraillements…  Mais il y a deux principaux types de peaux sensibles:

  • les peaux sensibles à des stimulations environnementales comme la chaleur, l’exposition au soleil, à la pollution, les changements de saisons, de températures ou certains facteurs topiques…[18]
  • Et les peaux très sensibles à tous les facteurs : qu’ils soient externes comme internes (stress, alimentation…).

Il est possible d’évaluer la sensibilité cutanée d’une personne avec de nombreux tests sensoriels comme par exemple le test de piqure à l’acide lactique qui est très répandu, le test à la capsaïcine[19], les tests d’occlusion ou les tests de lavage[20]. Certains facteurs augmentent la sensibilité de la peau, chez l’homme, le rasage en est la principale cause. En effet, le fait de se raser régulièrement peut favorise la formation de micro-infections folliculaires et sensibiliser la peau de cette zone de façon permanente[21].

[18] Ye C, Chen J, Yang S, Yi J, Chen H, Li M, Yin S, Lai W, Zheng Y. Skin sensitivity evaluation: What could impact the assessment results? J Cosmet Dermatol. 2020 May;19(5):1231-1238.

[19] Jourdain R, Bastien P, de Lacharrière O, Rubinstenn G. Detection thresholds of capsaicin: a new test to assess facial skin neurosensitivity. J Cosmet Sci. 2005 May-Jun;56(3):153-66. 

[20] Misery L, Loser K, Ständer S. Sensitive skin. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2016 Feb;30 Suppl 1:2-8.

[21] Maurer M, Rietzler M, Burghardt R, Siebenhaar F. The male beard hair and facial skin – challenges for shaving. Int J Cosmet Sci. 2016 Jun;38 Suppl 1:3-9.

Maintenant que je connais mon type de peau, je créé ma routine et je choisis mes produits en conséquence.

Une routine de beauté regroupe les différentes étapes de nettoyage (matin et soir) et de soin du visage. Cette routine n’est pas universelle et doit être adaptée à chacun en fonction des particularités de la peau de son visage.

Peau sans problèmes ou Peau ‘idéale’:

  • Nettoyer et hydrater la peau quotidiennement, aucun entretien particulier n’est nécessaire

Peau mixte :

  • Utiliser des produits pour réguler la quantité de sébum produite mais aussi hydrater afin de répondre aux différents besoins de ce type de peaux
  • En cas de petites imperfections, utiliser des crèmes « peaux mixtes » pour dégraisser les zones concernées.

Peau grasse ou hyperséborrhée :

  • Nettoyer la peau avec un syndet (produit hypoallergénique dont le savon a été remplacé par des agents tensio-actifs), un détergent ou une mousse nettoyante.
  • Utiliser si nécessaire un produit exfoliant ou désincrustant doux avant le rasage. Cela permet de supprimer les peaux mortes et niveler la surface cutanée pour éviter au rasoir de créer des microcoupures.
  • Éviter d’utiliser des savons alcalins pour ne pas irriter les glandes sébacées, des produits à base d’alcool comme les aftershaves.
  • Hydrater ensuite la peau avec un gel hydratant léger.
  • Éviter les crèmes riches ou produits trop gras au risque d’obtenir un fini brillant et non esthétique.
  • Utiliser des produits enrichis en agents kératolytiques comme par exemple l’acide salicylique, les lipohydroxyacides (LHA) et l’acide glycolique en cas de problèmes acnéiques.

Peau sèche :

  • Nettoyer la peau avec un produit doux et non desséchant comme un lait nettoyant, un savon surgras, un pain dermatologique ou une eau micellaire.
  • Utiliser pour le rasage une mousse non alcaline.
  • Éviter absolument d’utiliser des produits à base d’alcool ou contenant des parfums.
  • Protéger sa peau avec une crème de jour hydratante avec des filtres solaires et utiliser en cas de forte sécheresse, une crème de nuit très nourrissante.
  • Utiliser des produits contenant de la vaseline, des huiles minérales, des cires végétales et du glycérol.

Peaux sensibles:

  • Il est conseillé de se nettoyer le visage avec un pain dermatologique ou un savon surgras et d’éviter absolument les lotions après rasage alcoolisées pour les remplacer par des crèmes hydratantes calmantes hypoallergéniques.
  • Pour hydrater sa peau, il est recommandé d’utiliser des produits apaisants, qui protègent et reconstruisent la barrière cutanée et d’éviter les produits pouvant agresser la peau déjà sensible comme les parfums, les colorants et les conservateurs mais aussi d’exfolier la peau avec des produits trop abrasifs.
  • Depuis longtemps les femmes nettoient, protègent et hydratent leur peau tous les jours, tandis que les hommes s’habituent petit à petit à ces nouvelles routines de soin complétant celles traditionnelles du rasage.
  • Ces pratiques, de plus en plus adoptées contribuent à maintenir une peau en bonne santé sur le long terme.

Je lutte contre les signes de l’âge

Les types de vieillissement et les phénomènes impliqués

Les hommes comme les femmes sont touchés par les signes de l’âge mais leurs peaux ne réagissent pas de la même manière au vieillissement, et cela a été prouvé scientifiquement[22]. Le vieillissement cutané affecte toutes les fonctions cutanées et a un donc un impact sur l’aspect global de la peau.  Il se caractérise par un affaiblissement progressif des fonctions biochimiques et physiologiques de la peau comme l’élasticité, le système de protection…

Il existe deux types de vieillissement principaux :

Le vieillissement intrinsèque ou vieillissement chronologique qui affecte l’ensemble du corps, c’est un processus lent qui évolue avec le temps. Pour mesurer ce type de vieillissement, des zones spécifiques telles que les avant-bras sont analysées car elles sont le moins exposées aux facteurs environnementaux comme que le rayonnement UV[23]. Ce vieillissement entraine la formation de fines rides et d’un relâchement de la peau.

Le vieillissement extrinsèque lui est directement lié aux facteurs environnementaux, principalement aux rayonnements du soleil mais aussi au tabac[24], à l’alimentation, à la température, au stress. Celui-ci est considéré comme un vieillissement prématuré de la peau et se traduit par la formation de rides profondes et d’une perte globale d’élasticité cutanée.

Le vieillissement cutané est un phénomène complexe car de nombreux mécanismes biologiques sont impliqués et agissent simultanément.  Nous pouvons notamment compter l’augmentation des mutations du génome, l’accumulation de métabolites toxiques, les modifications épidermiques et dermiques, l’augmentation du taux de radicaux libres et la glycation des protéines. La peau de l’homme ne vieillit pas à la même vitesse que celle de la femme.  En effet, celle-ci est généralement moins sèche, elle s’affine moins et de façon plus progressive que la peau féminine.

De plus, les hormones jouent un rôle important dans le vieillissement, la quantité d’hormones androgènes chez l’homme décroit graduellement alors que la quantité d’hormones sexuelles de la femme diminue drastiquement lors de la ménopause.  Ces facteurs retardent ainsi le processus de vieillissement chez l’homme par rapport à la femme.

Quels sont les signes de l’âge chez l’homme ?

Les signes de l’âge varient chez l’homme en fonction de nombreux facteurs comme l’ethnicité, le mode de vie, l’environnement ou les expressions du visage mais certains d’entre eux leur sont communs[25]. Sont retrouvées, dans la partie supérieure du visage, qui est la zone la plus marquée, les rides frontales horizontales ainsi que les rides glabellaires ou rides du lion qui elles sont verticales et sont causées par la contraction des muscles du visage lors de l’expression d’émotions.

Au niveau des yeux, des rides appelées ‘rides de la patte d’oie’ se forment à leurs angles externes petit à petit, causées par les expressions du visage et les clignements. Les poches situées en dessous des yeux s’accentuent vers l’âge de 45 ans. Dans la partie basse du visage, des rides apparaissent suite à l’affaissement des muscles de la peau et l’effet de la gravité. Le tissu graisseux migre vers le bas ce qui provoque la création de bajoues et de sillons nasogéniens. Au fil de l’âge, des taches brunes apparaissent progressivement sur le visage des hommes, celles-ci deviennent de plus en plus foncées et leur taille augmente. Les signes de l’âge chez l’homme regroupent ainsi l’ensemble de ces phénomènes ; les rides fines, les rides profondes, le relâchement cutané et les tâches brunes mais il existe des solutions pour prévenir et atténuer ces signes de l’âge.

L’acide hyaluronique

Naturellement présent dans la peau, il joue un rôle important dans le métabolisme du derme et a également la particularité de pouvoir retenir jusqu’à mille fois son poids en eau, le rendant essentiel dans l’hydratation de la peau [26].  Il agit sur l’amincissement de la peau directement lié au vieillissement cutané chronologique, des études ont prouvé que l’acide hyaluronique réduit les rides par un remodelage des tissus[27].

La caféine

Cet alcaloïde qui a la possibilité de pénétrer la barrière cutanée[28] est largement utilisé, il stimule certaines enzymes comme l’adénylcyclase, accroît les métabolismes cutanés et a des propriétés drainantes et décongestionnantes.

Les Acides Alpha Hydroxylés

Les AHA dont les plus connus sont l’acide glycolique, l’acide Lactique et l’acide mandélique sont des acides naturels de sucre qui proviennent pour la plupart de plantes ou fruits. Ils sont utilisés en cosmétique pour leurs propriétés exfoliantes.

Utilisés à des concentrations faibles (4 à 15%), ils permettent la desquamation des cellules mortes en agissant au niveau de leurs zones de jonction, ils augmentent également la densité du collagène et l’épaisseur dermique[29]. Ces acides peuvent aussi être utilisés à des concentrations plus fortes (environ 30%) pour effectuer des peelings plus profonds et efficaces mais qui peuvent provoquer des irritations chez les personnes aux peaux sensibles[30]. 

D’autres actifs ; les antioxydants sont utilisés en complémentarité de ceux cités ci-dessus, dans le but de prévenir et réparer la peau, ils ont des propriétés antiradical aires ou photo protectrices.

Les antioxydants sont les actifs les plus utilisés pour protéger les cellules des radicaux libres qui accélèrent le vieillissement cutané. La vitamine C ainsi que la vitamine E sont les plus utilisés.

La vitamine C

Aussi connue sous le nom d’acide ascorbique, la vitamine C est l’antioxydant le plus abondant présent dans la peau. Il a de nombreux rôles dont la stabilisation de certains radicaux libres, la régénération de la vitamine E oxydée[31], la synthèse du collagène et de l’élastine et la diminution de la production de mélanine[32].

La vitamine E

Cet antioxydant quant à lui est liposoluble, il protège les membranes cellulaires et les lipoprotéines des réactions radicalaires. Il a été également prouvé qu’il diminue l’aspect rugueux de la peau, la longueur ainsi que la profondeur des ridules et rides[33].

Les autres procédures (procédures / peelings / injections)

Les produits de soin topiques ne sont pas les seuls à être utilisés par les hommes. En effet, les procédures et interventions réalisées par des professionnels se démocratisent de plus en plus. Aujourd’hui, les hommes n’hésitent plus à consulter des dermatologues car les solutions proposées en cabinet sont efficaces et demandent peu de temps de la part des patients.

Les interventions esthétiques les plus fréquemment réalisées chez les hommes sont : les injections de toxine botulique, les injections de comblement, les peelings chimiques, les microdermabrasions, les resurfaçages au laser, les épilations laser, les transplantations capillaires et les techniques mini-invasives de réduction du tissu adipeux[34].

Les peelings superficiels

Le but de ces peelings ‘softs’ n’est pas d’effacer les rides mais de diminuer l’aspect des ridules. Ils sont réalisés en cabinet médical, les dermatologues demandent généralement aux patients de préparer leur peau quinze jours avant avec une solution exfoliante douce à la maison. Puis utilisent des solutions d’acide glycolique à 30, 50 ou 70% ou d’acide trichloracétique en faible concentration et laissent poser un certain temps en fonction des différents types de peau. Attention, après le traitement, la peau est plus sensible, elle peut desquamer et devenir légèrement rouge, il est nécessaire de la protéger des rayons UV. Ce sont des traitements qui peuvent être répétés mensuellement pour un meilleur résultat, les hommes peuvent avoir besoin d’un plus grand nombre de séances ou d’une plus grande quantité d’agent de peeling du fait de leur qualité sébacée de la peau et de la densité des follicules pileux[35]

La toxine botulique A

Communément appelé Botox, c’est la procédure cosmétique non-chirurgicale la plus réalisée dans le monde[36]. Elle est conseillée pour le traitement de la partie supérieure du visage : les rides horizontales du front, les rides de la glabelle et les rides de la patte d’oie. Les spécialistes injectent cette protéine neurotoxique au niveau du muscle qui par une action au niveau des terminaisons nerveuses, bloque sa contraction. Les points d’injections varient en fonction des patients, les hommes en général reçoivent des doses plus importantes que les femmes du fait de leur plus grande tonicité musculaire.

Les produits de comblement

Aussi appelés ‘fillers’, les produits de comblements comme l’acide hyaluronique ou le collagène sont utilisés pour atténuer l’aspect des rides en comblant les sillons formés par le relâchement progressif de la peau[37]. La zone la plus traitée est pour les hommes les sillons nasogéniens, mais les fillers sont aussi utilisés en complémentarité de toxine botulique A dans la zone des glabelles. Ces traitements ne sont en revanche pas permanents, leurs effets s’amoindrissent au bout de quatre à dix-huit mois. 

Le taux de satisfaction des patients envers les injections à l’acide hyaluronique est très élevé, comme le prouve une étude faite chez 21 patients pour le traitement des sillons nasogéniens[38].

Les techniques physiques

Ces moyens physiques d’améliorer l’apparence du visage sont aujourd’hui largement utilisés par les hommes, car ceux-ci sont rapides, efficaces, discrètes et ne demandent pas de soins lourds post traitement[39].

Les lasers sont utilisés pour améliorer l’aspect de la peau depuis les années 1980[40]. Il est possible de trouver différents types de lasers ;

les lasers ablatifs qui sont généralement utilisés pour effectuer des traitements resurfaçant ou régénérant comme les lasers CO2 ou Er :Yag, ceux –ci sont très efficaces mais également agressifs.

Les lasers non-ablatifs comme les lasers Nd :Yag, les lasers à Diodes ou les lasers à lumière pulsée (IPL) sont donc aujourd’hui préférés par les spécialistes car ils sont moins destructeurs[41]. En revanche, il reste encore à prouver la sécurité de leur utilisation chez les personnes ayant des peaux foncées[42].

Les lasers de photomodulation (PMB) comme les LEDs sont également utilisés et permettent de traiter la peau sans réaction thermique sont très appréciées par les patients[43].

Lors du vieillissement cutané, la peau subit des changement cliniques et physiologiques qui touchent le derme superficiel ainsi que l’épiderme. Les soins cosmétiques associés aux procédures réalisées en cabinet médical permettent ainsi de préserver l’aspect de la surface de la peau et d’atténuer les signes de l’âge.

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[22] Hamer MA, Pardo LM, Jacobs LC, Ikram MA, Laven JS, Kayser M, Hollestein LM, Gunn DA, Nijsten T. Lifestyle and Physiological Factors Associated with Facial Wrinkling in Men and Women. J Invest Dermatol. 2017 Aug;137(8):1692-1699.

[23] Zhang S, Duan E. Fighting against Skin Aging: The Way from Bench to Bedside. Cell Transplant. 2018 May;27(5):729-738.

[24] Kennedy C, Bastiaens MT, Bajdik CD, Willemze R, Westendorp RG, Bouwes Bavinck JN; Leiden Skin Cancer Study. Effect of smoking and sun on the aging skin. J Invest Dermatol. 2003 Apr;120(4):548-54. 

[25] Rossi AM, Eviatar J, Green JB, Anolik R, Eidelman M, Keaney TC, Narurkar V, Jones D, Kolodziejczyk J, Drinkwater A, Gallagher CJ. Signs of Facial Aging in Men in a Diverse, Multinational Study: Timing and Preventive Behaviors. Dermatol Surg. 2017 Nov;43 Suppl 2: S210-S220. 

[26] Laurent TC, Fraser JR. Hyaluronan. FASEB J. 1992 Apr;6(7):2397-404.

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Je me protège du soleil

Le soleil et ses effets (schéma rayons, facteurs de risques)

Les rayonnements du soleil nous sont indispensables, ils permettent à la Terre d’être vivable pour les êtres humains ainsi que toutes les autres espèces terrestres. Cependant, ceux-ci peuvent également avoir des effets néfastes sur la santé et particulièrement sur la peau.

Les rayonnements solaires n’atteignent pas tous la surface de la terre, ils sont au nombre de cinq et se définissent par leur longueur d’onde :

  • Les rayons gamma et rayons (X) sont tous les deux bloqués par la couche d’ozone, les rayons X sont les rayons les plus dangereux et les plus énergétiques, leurs longueurs d’onde sont les plus faibles du spectre solaire.
  • Les rayons Ultraviolets (100 à 400nm) sont les rayons qui ont des effets sur notre peau, ils comprennent les UVA, les UVB et les UVC
  • La lumière visible (400 à 700nm), ces rayons représentent environ 40% du rayonnement solaire qui atteint le sol terrestre par temps clair[44].
  • Les Infrarouges (700 à 2500nm), représentent environ 50% du rayonnement terrestre et sont la cause des effets thermiques.

Comment différencier les rayons ultraviolets : UVA, UVB et UVC ?

Les UVC (100 à 280nm) sont les rayons les plus énergétiques, ils sont très dangereux pour la santé même en très faible dose mais ceux-ci ne nous atteignent pas car ils sont bloqués par la couche d’ozone.

Les UVA (320 à 400nm) sont les radiations UV les plus pénétrantes, une partie d’entre elles sont absorbées par l’épiderme (20 à 30%) mais le reste atteignent le derme profond. La qualité de la peau est très affectée par ces rayons car ils créent un bronzage immédiat mais sont également responsables du vieillissement prématuré et peuvent entrainer la création de certains cancers cutanés.

Les UVB (290 à 320nm) pénètrent la couche protectrice de l’épiderme, ils sont deux fois plus actifs biologiquement que les UVA. Ils sont responsables du bronzage à long terme, des coups de soleil et de la majorité des cancers de la peau[45].

Ces rayonnements varient en fonction de nombreux facteurs ; les saisons, les zones géographiques, l’altitude, la latitude, l’épaisseur de la couche d’ozone, l’heure du jour ou la nature du sol qui est plus ou moins réfléchissante.

Les conséquences néfastes de l’exposition solaire

L’exposition modérée au soleil initie chez la plupart des personnes le bronzage aussi nommée pigmentation retardée. C’est un mécanisme d’autodéfense de la peau, déclenché face aux agressions des rayonnements UV, il se caractérise par une augmentation de la mélanine présent dans l’épiderme. Une fois celle-ci synthétisée, les mélanocytes dont les dendrites distribuent les grains de pigment au sein de l’épiderme et colorent ainsi la peau. Cependant, le bronzage n’est pas l’unique effet de l’exposition aux rayons UV, et ceux-ci comptent malheureusement davantage d’effets négatifs que positifs. Parmi eux sont comptés :

  • Les actions des rayons UVB et UVA sur l’ADN et les protéines qui sont responsables de mutations, de dysfonctionnements cellulaires et de formations de radicaux libres toxiques qui peuvent amener à la formation de cellules ‘coup de soleil’ et dans le pire des cas de cellules cancéreuses.
  • Les coups de soleil qui sont des réactions inflammatoires immédiates causées par une exposition non protégée. Ils se traduisent dans une grande partie des cas par une coloration de la peau en rouge ou la formation d’un érythème, mais peuvent parfois faire extrêmement mal, brûler la peau et provoquer la formation de cloques et cicatrices. La gravité de ces symptômes dépend de la dose de rayonnement reçu et du phototype de la personne.
  • Le vieillissement cutané qui est majoritairement causé par la surexposition au soleil. Il se manifeste par la formation de taches de vieillesse, taches solaires ou lentigos, l’apparence de rides superficielles qui s’ajoutent aux rides d’expression, une perte d’élasticité et une sécheresse cutanée globale.
  • L’immunosuppression qui est un phénomène d’altération de l’immunité cutanée impliquant les UVA et UVB. Les rayons ciblent notamment les cellules de Langerhans, cellules présentatrices d’antigène ce qui engendre l’altération de la réponse immunitaire[46].
  • Les cancers cutanés dont la forme la plus grave et la plus commune chez les adultes est le mélanome. Cette forme agressive de cancer de la peau survient lorsque des lésions de l’ADN altérées par les UV déclenchent des mutations génétiques conduisant les cellules de la peau à se multiplier rapidement et à se transformer en tumeurs malignes. Il est à noter que les jeunes femmes sont globalement plus touchées que les hommes par les mélanomes mais le taux d’incidence s’inverse vers l’âge de 40 ans, sûrement par un déficit d’examen cutané[47].
  • La photosensibilité et photoallergie qui se manifestent par une croissance de la réactivité cutanée aux UV. Cette sensibilisation est majoritairement causée par les UVA et peut provoquer chez les individus touchés des éruptions cutanées (lucites polymorphes) et des démangeaisons dès l’exposition au soleil. La prise de certains médicaments photosensibilisants peut également provoquer des réactions allergiques sous la forme de coups de soleil. Il est important dans ce cas de se protéger rapidement des rayons UV.
  • L’aggravation de l’acné qui est causée par l’épaississement de la couche cornée et le blocage de l’excrétion de sébum du fait de l’exposition aux UV. Contrairement aux idées reçues, le soleil n’améliore l’acné que temporairement grâce aux actions bactériostatiques des rayons UVB et à l’unification du teint dû au bronzage.

Tous les individus ne sont en revanche pas tous égaux face aux effets du soleil, en effet, les mécanismes de réponse biologique sont différents en fonction du type de peau et particulièrement de la pigmentation constitutive donc de la couleur de la peau.

Cela est dû à la présence d’eumélanine synthétisée par les peaux foncées qui agit comme un filtre solaire en absorbant les rayons UVB. Parallèlement, la phaeomélanine, synthétisée majoritairement par les peaux claires ou rousses ne protège que très peu la peau du soleil. Ces pigments sont synthétisés en quantités variées en fonction des individus et définissent en grande partie leur sensibilité au soleil et donc leur phototype. Ces phototypes sont classés du plus clair au plus foncé selon la classification de Fitzpatrick et indiquent la sensibilité aux coups de soleil ainsi que la capacité à bronzer.

[44] S.C. Bhatia, Solar radiations, Advanced Renewable Energy Systems, Woodhead Publishing India, 2014, pages 32-67

[45] Battie C, Verschoore M. Cutaneous solar ultraviolet exposure and clinical aspects of photodamage. Indian J Dermatol Venereol Leprol. 2012 Jun;78 Suppl 1: S9-S14. 

[46] Seité S, Zucchi H, Moyal D, Tison S, Compan D, Christiaens F, Gueniche A, Fourtanier A. Alterations in human epidermal Langerhans cells by ultraviolet radiation: quantitative and morphological study. Br J Dermatol. 2003 Feb;148(2):291-9.

[47] Raimondi S, Suppa M, Gandini S. Melanoma Epidemiology and Sun Exposure. Acta Derm Venereol. 2020 Jun 3;100(11): adv00136. 

La classification de Fitzpatrick n’est pas la seule manière de déterminer son phototype. En effet, il existe d’autres classifications plus objectives, notamment la classification des couleurs de peau selon l’ITA (Individual typological angle), fondée sur deux valeurs colorimétriques ; une composante de luminosité de la peau (luminance) L* et une composante de couleur de la peau b*, elle permet de mieux représenter la diversité de couleurs de peau.

Classification des couleurs de peau foncée sur la mesure de l’ITA.

L’exposition au soleil est donc la source de nombreux effets néfastes plus ou moins graves. Il est primordial de protéger sa peau des rayons UV, particulièrement chez les personnes ayant la peau claire mais aussi chez celles ayant des phototypes plus foncés, qui ne sont pas immunes aux dégradations de l’ADN[48].

La photoprotection

Les hommes sont globalement plus touchés par les coups de soleil que car les femmes sont plus enclines à se protéger des rayons UV[49] et appliquer des protections solaires[50].

Il est donc important chez les hommes de protéger sa peau efficacement, principalement les zones non couvertes comme le visage, le dos et les mains qui font parties des zones les plus exposées et donc disposées à la formation des taches brunes, aux coups de soleil, au vieillissement prématuré et aux cancers. La meilleure des protections est de ne pas s’exposer au soleil et de protéger son corps au maximum avec des vêtements, chapeaux etc. Si ce n’est pas possible, il est fortement conseillé d’appliquer de la crème solaire régulièrement et en quantité suffisante de plus, la qualité des produits solaires est aujourd’hui excellente et des produits sont disponibles pour tous types de peaux.

Il existe de nombreux types de produits solaires qui peuvent être commercialisés sous différentes formes galéniques comme des crèmes, des huiles, les sprays, des sticks… Ceux-ci permettent de protéger la peau des rayons UV car des filtres solaires entrent dans la composition de leurs formules.

Les filtres solaires sont séparés en deux catégories :

Les filtres minéraux ou inorganiques : sont de fines particules de minéraux qui restent en surface de la peau, dévient et diffusent une partie des rayons UV et absorbent le reste, les transforment en chaleur qui est ensuite libérée de la peau. Ces filtres sont très utilisés dans les crèmes pour enfants et peaux sensibles car ils sont peu irritants mais ils sont peu conseillés pour les personnes aux peaux mattes car ils laissent des traces blanches lors de l’application. Les filtres minéraux les plus communs sont le dioxide de titanium et l’oxide de zinc[51].

Les filtres organiques : absorbent les rayons UV, les transforment en chaleur et libèrent cette chaleur de la peau. Ces filtres sont utilisés dans la majorité des produits solaires car ils sont faciles à appliquer et sont très efficaces, même en faibles quantités.

La plupart des produits solaires associent dans leur formule plusieurs filtres afin de filtrer un maximum de rayons UV. Ils peuvent également associer les filtres organiques et minéraux dans le but d’obtenir des produits moins irritants et permettent de filtrer une plus grande partie du spectre solaire, comprenant les UVA et UVB.

[48] Del Bino S, Sok J, Bernerd F. Assessment of ultraviolet-radiation-induced DNA damage within melanocytes in skin of different constitutive pigmentation. Br J Dermatol. 2013 May;168(5):1120-3.

[49] Pinault L, Fioletov V. Sun exposure, sun protection and sunburn among Canadian adults. Health Rep. 2017 May 17;28(5):12-19.

[50] Roberts CA, Goldstein EK, Goldstein BG, Jarman KL, Paci K, Goldstein AO. Men’s Attitudes and Behaviors About Skincare and Sunscreen Use Behaviors. J Drugs Dermatol. 2021 Jan 1;20(1):88-93.

[51] Schneider SL, Lim HW. A review of inorganic UV filters zinc oxide and titanium dioxide. Photodermatol Photoimmunol Photomed. 2019 Nov;35(6):442-446. 

Le SPF (Sun Protection Factor) est un élément important à prendre en compte lors de la sélection d’une crème solaire puisqu’il renseigne sur l’indice de protection solaire donc sur l’efficacité du produit à protéger l’individu des coups de soleil. Celui-ci varie généralement de 6 (faible protection) à 50+ (haute protection) mais il est possible de trouver des produits solaires avec un SPF 100+ qui sont encore plus efficaces[1], l’efficacité de ces SPF est très régulée et déterminée par des méthodes de la norme internationale ISO[2] exigée en France et en Europe qui permet de déterminer la protection contre les UVB. La protection contre les UVA est-elle indiquée directement sur le packaging par un logo UVA. Il est important d’adopter les bons gestes et de bien comprendre les besoins de sa peau pour la protéger en conséquence. Il est également à noter que la peau et notamment celle du visage n’est pas une surface plane, il faut donc appliquer une quantité suffisante afin de la couvrir intégralement. De plus, pour une efficacité accrue, il est recommandé de réappliquer une couche toutes les deux heures ou après chaque baignade ou épisode de transpiration.

 

[52] Al-Jamal, Mohammed & Griffith, James & Lim, Henry. (2014). Photoprotection in ethnic skin. Dermatologica Sinica. 32. 10.1016 et Rai R, Shanmuga SC, Srinivas C. Update on photoprotection. Indian J Dermatol. 2012;57(5):335-342.

[53] Williams JD, Maitra P, Atillasoy E, Wu MM, Farberg AS, Rigel DS. SPF 100+ sunscreen is more protective against sunburn than SPF 50+ in actual use: Results of a randomized, double-blind, split-face, natural sunlight exposure clinical trial. J Am Acad Dermatol. 2018 May;78(5):902-910.e2. 

[54] https://www.iso.org/obp/ui/#iso:std:iso:24444:ed-2:v1:en

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